Le “smart building” peuple le vocabulaire immobilier depuis quelques années. La définition du “smart building” découle directement de la traduction de l’anglais : “bâtiment intelligent”. Ces bâtiments connectés intègrent différentes technologies pour une meilleure gestion énergétique de l'établissement, mais aussi pour une sécurité et un confort optimisés.
Une étude Xerfi parue en 2022 estime que le secteur du bâtiment intelligent a augmenté de 5% en 2019. Elle avance aussi que ce type de dispositifs GTB (gestion technique du bâtiment) devrait grimper de 15% en 2023, propulsé par les réglementations qui encouragent la transition énergétique et la rénovation énergétique. Mais quelle est la définition du smart building ? Comment fonctionnent ces bâtiments connectés ? Quels avantages et inconvénients y a-t-il à investir dans un smart building ?
Un “smart building” se définit, textuellement, comme un “bâtiment intelligent”. Il s'agit donc d’un bâtiment qui comprend des outils numériques pour améliorer ses performances. Il s’agit de performances en termes de consommation énergétique, mais aussi niveau coûts et confort des conditions de travail pour les entreprises. Ces bâtiments sont ainsi pensés comme des “Buildings-as-a-Service”, c’est-à-dire comme des établissements capables de fournir des services.
Un bâtiment intelligent s’équipe de capteurs IoT pour collecter des données sur son état en temps réel. Ces informations peuvent concerner la température, le taux d’humidité, la présence d’humains, le niveau sonore, la qualité de l’air, la luminosité, etc.
Les données récoltées par ces capteurs se croisent avec les données externes qui influencent le quotidien du bâtiment. Par exemple, les horaires de déjeuner peuvent déterminer le taux de présence des employés d’une entreprise à certaines heures.
Cet ensemble électronique se surnomme souvent “immotique”, par contraction d’“immeuble "et d’“électronique”. On associe souvent cet environnement aux informations collectées via les systèmes de gestion technique du bâtiment, ou GTB. Un détecteur de présence peut par exemple fonctionner en association avec une caméra de surveillance. Un capteur de CO2 peut s’associer à une alarme.
L’ensemble de ces données se rencontrent sur des plateformes Saas, pour Software-as-a-Service. À celles-ci s’ajoute l’activité des actionneurs, qui sont capables d’envoyer des ordres à certains équipements électriques. Ces actionneurs participent ainsi d’une forme de pilotage à distance. Certains de ces ordres peuvent d’ailleurs être émis automatiquement à la détection de certaines données, grâce à l'intelligence artificielle
Par exemple, un capteur qui détecte une qualité de l’air trop mauvaise peut enclencher un actionneur du système d’aération. Croisés à l’IA, les actionneurs font donc gagner en autonomie aux bâtiments. Ils peuvent cependant aussi être pilotés par les gestionnaires ou les occupants du bâtiment, sans processus d’automatisation.
Autrement dit, les technologies numériques, et plus spécifiquement l’Internet of Things, ou IoT, permettent aux bâtiments de fournir des services, en plus d'accueillir des personnes. Ces nouvelles fonctions servent les intérêts des usagers du bâtiment, mais aussi de ses exploitants.
Le smart building s’apprécie particulièrement dans le monde du travail. Il permet à l’employeur de s’assurer de la santé, de la sécurité, mais aussi du bien-être de ses employés.
Les outils de pilotage automatisés du bâtiment simplifient le quotidien des équipes. Le smart building fait gagner du temps aux collaborateurs, en plus d’améliorer leur bien-être, par exemple par l’adaptation automatique de l’éclairage ou du chauffage.
Les bâtiments intelligents représentent cependant aussi un levier efficace de réduction des coûts opérationnels. C’est particulièrement le cas dans le cadre des réductions de consommations énergétiques . Des économies particulièrement intéressantes en 2023, à l’heure où les prix de l’énergie explosent.
Dans certains cas, le smart building devient une tendance urbaine. On parle alors de smart cities : des villes où l’éclairage public, la gestion de l’eau, mais aussi des poubelles se réalisent de façon automatisée. Certains bâtiments peuvent également choisir de travailler en réseau pour profiter de données croisées. On parle alors de réseaux intelligents, ou “smart grids”.
Le smart building constitue en outre une prestation différenciante pour certains professionnels. C’est le cas pour les constructeurs immobiliers, bien sûr. Ce domaine change aussi le métier des architectes et énergéticiens. Les entreprises dédiées à l’entretien, à la maintenance et au dépannage peuvent également optimiser leurs services grâce aux bâtiments intelligents. C’est par exemple le cas avec la maintenance prédictive.
Dernier avantage important : contrairement à une croyance répandue, les bâtiments intelligents ne sont pas tous neufs. Il est vrai qu’inclure des technologies intelligentes dès la construction revêt un aspect pratique. Pourtant, les établissements anciens peuvent tout à fait être rénovés en incluant des équipements “smart”. Un point d'autant plus positif que ces établissements nécessitent une transition énergétique urgente.
Malgré ces atouts indéniables, le smart building peut comporter certains désavantages. On parle souvent du coût initial de l’intégration de technologies intelligentes. Pourtant, ce désavantage n’est pas le plus notable. Les économies d’électricité le compensent d’autant plus que la surface concernée est vaste.
La sécurité des données peut préoccuper davantage. La définition du smart building implique que des données soient stockées. Ces données concernent, cependant, souvent les usagers des bâtiments, ce qui peut menacer leur caractère privé.
Les technologies dédiées au smart building évoluent par ailleurs rapidement. La question de l'obsolescence des équipements se pose donc. Notez, cependant, qu’une fois un environnement de gestion IoT acquis, vous pouvez prolonger la durée de vie de votre parc en optant pour le reconditionné.
La réussite des bâtiments intelligents dépend en grande partie de l’Internet des objets. Les capteurs IoT occupent par exemple le cœur du système. Ce sont eux qui récoltent les données à partir desquelles le comportement du bâtiment s’adapte.
L’IoT permet aussi de centraliser les données du bâtiment, ainsi que des réseaux de bâtiments intelligents. Le pilotage centralisé des différents smart buildings incarne ainsi un réel atout de l’IoT.
L’Internet of Things a aussi l’avantage de réduire les coûts du smart building pour le rendre plus accessible. En effet, l’IoT représente une solution pratique et économique. Les protocoles réseaux propres à l’IdO permettent de connecter des capteurs différents facilement. Les technologies sans fil utilisées sont en outre faciles à installer.