Smart city en 2023 : Quels enjeux ?

La smart city, textuellement “ville intelligente”, est un concept apparu il y a bientôt vingt ans. Les smart cities utilisent des technologies pour améliorer l’organisation territoriale et la durabilité des pratiques urbaines. On parle aussi parfois de “ville numérique”, de “ville connectée”, voire de “territoires intelligents” ou de “smart villages” pour les zones moins peuplées.

Quand les premières smart cities ont émergé en France, elles se servaient de l’intelligence artificielle pour traiter le problème de la densification urbaine. Ces villes intelligentes ont rencontré de nombreux challenges. Certains services numériques n’étaient pas vraiment adaptés aux besoins des habitants. D’autres ont impliqué une perte de souveraineté et une dépendance technologiques vis-à-vis des fournisseurs. Et en 2023, quels sont les enjeux de la smart city ? À quels défis sociétaux les villes intelligentes peuvent-elles répondre mieux que d’autres ?

Qu’est-ce que la smart city ?

La CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) définit la “smart city” , ou ville intelligente, comme un “nouveau concept de développement urbain”. Le principal enjeu de la smart city consiste à améliorer la qualité de vie des administrés grâce aux objets connectés. Elle implique l’engagement de plusieurs parties prenantes envers l’amélioration de la qualité de vie du territoire. Les nouvelles technologies de l’Internet of Things, IoT, ou Internet des Objets (IdO), servent aux smart cities pour optimiser les bâtiments publics, les réseaux d’eau, d’énergie et de télécommunication. Les smart cities rationalisent aussi les transports publics et les services tels que la gestion des déchets. Elles se dressent généralement comme des “villes durables” du point de vue écologique. La smart city se surnomme aussi parfois “ville numérique” du fait de son environnement technologique. On lui reconnaît généralement deux grandes vertus :

• Collaboration : la smart city doit favoriser les échanges de données entre collectivités et services. Cette activité est facilitée par l’adoption d’un système IoT basé sur des réseaux LPWA, Low Power Wide Area, c’est-à-dire des réseaux sans fil longue portée et basse consommation.
• Résilience : la résilience urbaine désigne la capacité de la ville à s’adapter aux aléas, qu’il s’agisse de problèmes climatiques, d’événements sociaux ou de variations économiques.

Les 3 principaux enjeux de la smart city pour 2023

De manière générale, les enjeux de la smart city relèvent traditionnellement de l’organisation urbaine. Les technologies IoT couplées au Big data aident par exemple à mieux gérer les ressources naturelles et énergétiques, à optimiser la sécurité des citoyens, la consommation électrique due à l’éclairage public ou encore le trafic routier. Mais quels seront les enjeux spécifiques des villes intelligentes en 2023 ?

Les défis environnementaux qui nous attendent impliquent de renforcer la démocratie participative. La crise climatique réclame effectivement de stimuler la participation de tous et toutes autour d’un mieux-vivre ensemble.

Smart city et enjeux environnementaux

La smart city peut répondre à l’enjeu écologique de différentes façons. Les capteurs propres aux technologies IoT apportent plusieurs pistes environnementales :

• améliorer la gestion des bâtiments publics grâce à l’analyse des données et éviter, par exemple, les consommations inutiles d’énergies en adaptant chauffage, climatisation et éclairage aux taux de fréquentation ;
• surveillance la qualité de l’air, laquelle permet de prendre des mesures anti-pollution quand nécessaire ;
• contrôle de la qualité de l’eau ;
• arrosage rationalisé des espaces verts ;
• réduction des pertes d’eau douce ;
• décongestion de la ville et donc baisse des émissions de CO2 ;
• covoiturage.

Opter pour une smart city collaborative et inclusive

Comme le rappelle le CEREMA (Centre d'Études et d'expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement), la tendance qui marque la smart city ces dernières années consiste à remettre l’action publique locale au cœur du progrès technologique. Moins techno-centrée, la smart city se veut plus à l’écoute des administrés. Elle en appelle à l’intelligence collective pour développer une ville plus collaborative.

C’est par exemple le cas de Barcelone, qui place ses habitants au cœur de sa démarche de smart city. La collecte de leurs données permet à la ville de connaître leurs besoins et d’y adapter ses politiques publiques. Elle se sert aussi de l’IoT pour :

• maîtriser la gestion des sources d’eau ;
• rationaliser les parcours de collecte des déchets ;
• contrôler ses dépenses énergétiques ;
• injecter de l'intelligence dans l’éclairage public ;
• réguler les embouteillages ;
• améliorer la qualité de l’air ;
• repenser les voies publiques avec des parkings intelligents.

Les smart cities doivent en outre communiquer auprès des citoyens pour les rassurer quant à la protection de leurs vies privées. Elles font face à de vrais enjeux pédagogiques pour que les habitants acceptent la récolte et l’analyse de leurs données. La médiation va s’imposer pour que les usagers s’approprient la transition numérique et l’inscrivent dans leurs quotidiens.

Attention, également, à n’exclure personne de votre ville intelligente. Qui dit ville connectée dit aussi menace potentielle pour l’égalité des chances :

• tous les usagers n’ont pas la même maîtrise de la technologie ;
• certaines agglomérations comportent toujours des zones blanches, c’est-à-dire des zones non-couvertes par les réseaux de télécommunication ;
• le développement de la smart city ne doit pas se faire au mépris de celui des territoires périphériques qui n’ont pas entamé leur transition numérique.

Ne pas confondre contrôle des données et surveillance de masse

Les évolutions technologiques ne peuvent pas se faire sans les usagers de la smart city. Pour une ville numérique respectueuse de leurs données personnelles, les collectivités doivent impérativement protéger les libertés individuelles dans leurs choix numériques. L’adoption d’un environnement IoT conforme au RGPD (règlement général sur la protection des données) s’avère donc indispensable.

C’est notamment ce qui explique l’émergence d’un “IoT citoyen”, c’est-à-dire d’une utilisation responsable de l’IdO par les villes et pour les citoyens. À qui peut-on vendre les données IoT des habitants ? L’agglomération du Grand Lyon répond à cette question en appliquant une politique de redevances variables en cas de réutilisation des données par ses partenaires. Objectif : instaurer une concurrence saine.

Un des principaux enjeux de la smart city en 2023 sera donc d’incarner cet IoT citoyen. Cette démarche doit garantir une souveraineté numérique et des données hébergées en France. Il s’agit, pour les villes intelligentes, de faire preuve d’éthique et de transparence sur les systèmes connectés et les données qu’elle mobilise.

Comment entamer une “smartification” humaine de votre ville, en récoltant des données de façon éclairée ? Requea dispose de plus de 10 ans d'expérience dans l’installation d’interfaces sécurisées au service des smart cities. Nous épaulons par exemple le Grand Chambéry dans sa transition numérique durable.